INSULA RHÉA

Photos
Juillet de 2004 à 2010 -TriX Rolleiflex

Cette série photographique a été réalisée entre 2004 et 2010 au cours de séjours réguliers en période estivale sur l'île de Ré.
Par le prisme de cette présence touristique, ces photographies ambitionnent d'offrir à percevoir un territoire donné d'une part, par l’observation de cette population en transit, d'autre part cette population elle-même et bien sûr sa pratique du lieu.
Ce sont des images qui proposent plus un état des choses, des sensations que des lieux, sous l’angle d’une topographie en perspective avec des comportements.
Elles documentent à la fois un périmètre et une pratique particulière liée à celui-ci, dans une sorte de questionnement sur cette propension humaine sans doute illusoire à la recherche d’un monde meilleur, ailleurs.
Si cette série s'intitule INSULA RHÉA ou l'impossibilité d'une île , c'est pour retrouver le nom d'un mythe, d'un lieu rêvé par les uns, de Théodore Eugène Kemmerer à Phillipe Sollers, dont la nature se voit troublée par un lien perpétuel avec le continent.
Il devient alors pour d'autres, un nouveau territoire de vacance des corps et des esprits, entre insouciance, doute et désillusion et retourne ainsi au mythe de la quête du bonheur.
Ce projet veut rendre compte d'un aspect de l’activité du musée et d'une pratique sociale et culturelle. Ces images donnent à voir la confrontation des visiteurs dans ce rapport intéressé, fasciné, intrigué ou parfois tendu que chacun peut entretenir à l’égard de l’art contemporain.

Etalée sur 6 ans, cette série constitue de fait (comme «Les Invités Du MARQ») un entre-deux ; le passage d'images strictement documentaires à une approche iconographique plus contrôlée.
S'il s'agit toujours de documenter un lieu et une situation, la forme s'ouvre à un champ plus contemporain où intervient l'individuel, voire l'intime, à travers une forme plastique à cheval entre une certaine tradition « à la française » et un acte plus contemporain d’implications personnelles .
De l'intérêt toujours prépondérant au cadre et aux éléments qui s'y organisent, s'ajoute une réflexion plus théorique sur le sens de l'image par l’observation de situations anecdotiques ou d’éléments précis, ambitionnant d'éclairer un tant soit peu l'universel par le particulier.